Si les perspectives de croissance pré-crise des distributeurs européens étaient plutôt modestes, le report de la consommation alimentaire vers le foyer fait de 2020 une année record (+ 8 % en volume, + 11 % en valeur). Bol d'air transitoire ou nouveau souffle durable ?
Si le marché français devrait revenir à son niveau d'avant-crise, soit 245 milliards d'euros (Insee), avec 90 % des consommateurs européens prévoyant de retourner dans les restaurants à leur réouverture1, la crise aura néanmoins accéléré l'évolution des tendances de consommation.
Baisse de volume et de prix
L'essor massif de l'e-commerce est l'un des marqueurs de 2020. Les consommateurs, priorisant la praticité, ont largement opté pour la livraison à domicile, le drive ou le click & collect (au détriment des supermarchés). Dans les grandes villes, les offres de livraison express bousculent les comportements d'achat avec des paniers plus petits mais plus fréquents accélérant la convergence avec la restauration à domicile. L'e-commerce alimentaire a bondi de 54 % en Europe, atteignant une part de marché de 5,3 %. Une tendance amenée à perdurer, puisque 50 % des consommateurs ayant basculé en ligne pendant la pandémie souhaitent continuer à le faire.
Les consommateurs se tournent aussi davantage vers des produits sains, locaux et durables, sans toutefois négliger la variable prix : 65 % des Européens ont privilégié des produits moins chers depuis le début de la crise, et un quart veulent des produits moins chers mais de meilleure qualité.
Les acteurs font face à trois défis : une baisse de volume et de prix ; une part accrue des ventes e-commerce dilutives en termes de rentabilité ; des coûts fixes des magasins dans un marché français qui a l'une des productivités au mètre carré les plus faibles d'Europe.
Quatre leviers de croissance rentable
Les enseignes doivent rapidement identifier et actionner des leviers leur permettant de rebâtir leurs capacités d'investissement et sécuriser leurs performances de long terme.
[...]
Cette tribune a été publiée pour la première fois le 17 mai 2021 dans Les Echos, et est reproduite partiellement ici avec autorisation. Retrouvez l'intégralité de la tribune ici.